A PROPOS

    Depuis toute jeune, je me suis toujours consacrée à des activités manuelles et artistiques, telles que la musique, le bricolage, le dessin et la photographie, mais ma réelle passion pour le design d’espace est née dans le petit appartement qui m’a vue grandir. Un salon de la taille d’un bureau, des chambres de la taille d’un salon, une salle de bain aveugle, le tout en enfilade, et cerise sur le gâteau, exposition plein nord ! Après avoir imaginé et retourné les possibilités de réagencement dans tous les sens, je pense avoir trouvé la solution : quitter le nid familial pour enfin me former à l’architecture d’intérieur. Promis maman, une fois les outils en main, j’agrandirai le salon, je désenfilerai les chambres, et je déplacerai même le soleil.

 Repenser la distribution des pièces, ou simplement l’aménagement de celles-ci, et imaginer du mobilier approprié dès que j’intègre un lieu habité est devenu un automatisme. Et plus il est petit, meilleur est le défi. Le rendre fonctionnel et agréable à vivre passe pour moi par l’optimisation de ses espaces : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place, à la manière de Marie Kondō. Ma démarche se base avant tout sur le réaménagement à moindre frais, l’utilisation du mobilier existant et le recyclage, tout en y apportant ma touche personnelle. Elle se veut soucieuse de l’environnement mais aussi accessible à toutes les classes sociales.

  Charlotte Perriand m’inspire beaucoup dans sa manière d’optimiser les petits espaces et de créer du mobilier adapté, comme son refuge bivouac ou sa table extensible Ospite. Dans cette même logique, j’apprécie beaucoup la table basse relevable créée par Boulon Blanc, pour son côté fonctionnel et esthétique, avec ses pieds en bois blond façon boomerang, me faisant penser aux années 50. Elle reflète parfaitement le style de mobilier que j’ai à cœur de créer.


     « Lorsque rien n’arrête notre regard, notre regard porte très loin. Mais s’il ne rencontre rien, il ne voit rien ; il ne voit que ce qu’il rencontre : l’espace, c’est ce qui arrête le regard, ce sur quoi la vue bute : l’obstacle […] ».

                                                 Georges Perec,
Espèces d’espaces.


    L’obstacle, c’est ce que j’ai envie de détourner, d’embellir, de modeler. L’unicité de chaque lieu me fascine par la manière dont se dessinent ses formes, ses matières et sa lumière, appelant sans cesse à un projet différent. Réussir à jouer avec l’ombre et la lumière à l’instar de Jean Nouvel pour l’Institut du Monde Arabe serait un accomplissement, et être moi-même capable de restructurer un espace en fonction des données sus-citées serait l’aboutissement de mon ambition.